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samedi 7 février 2009

831 - La crise n'existe pas

Lors de licenciement d'ouvriers dans les usines je suis toujours affligé de voir non la tristesse des intéressés à qui l'on ôte leur emploi mais leur persistance dans la bêtise, cette bêtise atavique consistant à aimer la laideur, la misère, l'ennui d'une existence vouée à une cause inepte.

Je ne comprends pas ces esclaves-nés qui accordent tant de prix à à leurs chaînes... S'ils étaient sains d'esprit, ils devraient avoir honte d'être des ouvriers. Honte non pas de travailler mais de demeurer toute leur vie des minus appartenant à l'espèce des consommateurs primaires. Le travail en usine, aliénant par définition, devrait être fait par des étudiants, des Nègres soucieux de s'insérer dans la société, des laiderons, des veuves, des Dupont, des infirmes désireux de se rendre utiles. En aucun cas il ne devrait engloutir des générations entières mais occuper passagèrement les hommes. Il devrait être une parenthèse dans un parcours professionnel : une saison, une année, voire cinq ans. Pas plus.

Le labeur en usine devrait être considéré comme infamant et nul de devrait s'y employer au point d'y laisser sa dignité.

Certes on me répondra qu'il m'est facile de parler ainsi étant donné que je suis à l'abri du besoin, moi improductif aristocrate ayant toujours mangé à sa faim sans avoir jamais été obligé d'aller travailler à l'usine. Justement. Ma position privilégiée me permet de dire les choses sans état d'âme (qui est toujours un élément perturbateur du discours), sans pincettes il est vrai mais aussi sans déformation affective. Je n'ai aucun intérêt personnel à défendre, ce qui est un avantage immense pour la liberté d'expression, la diffusion de la vérité.

Les ouvriers pleurent parce qu'ils sont licenciés... Moi je suis triste de les voir si stupides, je suis chagriné de constater leur état d'esprit calamiteux. Comment peut-on tenir si chèrement à un sort qui génère des esclaves imbéciles culturellement misérables de génération en génération ?

La crise est un mot. Comme la pluie. Quand il pleut, est-ce la fin du monde pour autant ?

Oui, pour les ânes.

La crise, du moins en France, est un drame artificiel.

Cette "catastrophe" est plus dans les têtes que dans les faits.

Aller se nourrir dans les poubelles (chose que je fais moi-même sans nulle honte et à chaque fois que je le peux) est le signe pour les citoyens repus que nous sommes que la société se porte à merveille.

Tant qu'il y aura de la nourriture quotidienne à récupérer dans les poubelles, la crise n'existera pas.

Après, c'est juste une question de choix individuel, de degré de lucidité de chacun.

Être pauvre en France est un luxe pour gens difficiles ayant des préjugés quant au contenu des poubelles.

vendredi 6 février 2009

830 - Souffrance et beauté

Souffrance et beauté sont deux mystères intimement mêlés. Un champ d'étoiles peut paraître au-dessus de monceaux de charognes après la bataille et parfois on entend le vent chanter sur des terres de famine. Guerre, cris, désespoir et meurtres côtoient l'impassible silence galactique ou bien les parfums enchanteurs du printemps... Gémissements d'innocents et splendeurs des choses semblent indissociables et forment cette réalité étrange, absurde, tragique, cruelle de notre monde.

Souffrance et beauté : les deux facettes à la fois opposées et combinées du grand théâtre de la Création... L'une est une forme d'appréhension du monde, d'expérience des choses en creux, l'autre en relief. L'une en misère, l'autre en gloire.

Les deux sont des modes de connaissance d'une égale richesse. A travers elles les hommes ont un rapport au monde ultime, absolu, pénétrant.

Sacré. Ou pas...

Plein de sens ou d'absurdité.

A chacun de prendre sa part de trésor, à chaque individu de s'adapter, d'ouvrir ou de fermer les yeux, de désespérer ou de chanter, de rire ou de pleurer.

Entre épine et lumière, la destinée humaine est semblable à la rose : l'aiguillon semble inutilement cruel à qui s'y pique tandis que le parfum de la fleur est un cadeau aux yeux de l'esthète.

Sans les piquants, pas de miracle ! La plante ne croît pas si elle ne blesse l'intrus.

Ainsi je crois que beauté et souffrance font partie d'une réalité ambiguë, nécessaire, terrible et belle, sinistre et merveilleuse qui nous échappe, nous malheureux fétus de vanités, pauvres individus pris à notre insu dans l'incommensurable, mystérieuse, transcendante tempête cosmique.

lundi 2 février 2009

829 - Promouvoir la beauté : une vraie justice sociale

Loin de défendre les belles causes naturelles, l'inique république fait parfois tout pour promouvoir l'indignité, la bassesse, la laideur. Ainsi, au nom de la parité de tous devant la loi, elle traite avec une égale froideur créatures et laiderons, comme si l'honnête homme avait le même regard sur la belle femme que sur la femelle déchue...

Quelle hypocrisie sociale ! Quelle hérésie étatique !

On sait bien que tout homme normalement constitué préfèrera toujours une femme mince, séduisante, délicate à une mégère peu avenante... Même les enfants sont sensibles à la beauté. Ces petits crétins que l'on prétend innocents en toutes choses font la différence entre une vieille nounou obèse et verruqueuse et une charmante étudiante. C'est dire le caractère universel, impérieux de la beauté qui génère joies et bienfaits...

La beauté a été distribuée par le Ciel de manière arbitraire : c'est ce qui fait son prix.

La beauté est un privilège, une rareté, l'or de l'humanité et en tant que tel on devrait lui accorder tous les droits, lui octroyer des facilités pour son entretien, lui conférer une véritable reconnaissance officielle.

Bref, on devrait récompenser la beauté à hauteur des sentiments qu'elle inspire chez l'esthète comme chez la gueusaille. On honore bien le génie qui lui aussi est un don, une qualité innée, une grâce...

Alors pourquoi pas la beauté ?

On offre des fortunes à des artistes, à des créateurs, à des chanteurs, à des cyclistes du tour de France et tout le monde trouve cela normal.

Pourtant ces "êtres d'exceptions" adulés essentiellement pour leur talent ou leur ténacité dans la "bêtise des mollets" se sont juste donnés la peine de naître. Certains avec des avantages intellectuels, mnésiques, simiesques ou vocaux, d'autres avec des prédispositions musculaires, cérébrales, mentales, stomacales (matheux, boxeurs, trompettistes), bref avec un ou plusieurs sens plus développés que la moyenne. Ou même affligés de tares (jockeys, nains, castrats, etc...).

Quoi qu'il en soit, c'est leur don pour la comédie, la peinture, la plume ou même leur seule musculature, voire leur débilité physique ou leur faculté monstrueuse qui les ont placés sur un piédestal.

La beauté ne produit-elle pas des choses exquises au même titre que l'art, la musique, le sens de l'entreprise des grands patrons, le courage des ouvriers, l'endurance des sportifs de haut niveau ou le mental de fer des champions ? Pourquoi cette incroyable différence de traitement entre le labeur du manoeuvre, l'activité sportive du footballeur, l'entêtement du cycliste à pédaler autour de la France et la beauté ? Que ce soient par un salaire mensuel, une médaille d'or, des lauriers ou plus souvent des euros par millions, on récompense (à plus ou moins juste titre) le travail du monteur en usine, l'exploit du sportif, la sueur du cycliste, l'art du pilote de course, l'imagination de l'écrivain...

Par une pension ne pourrait-on point gratifier la beauté ?

On me fera certes remarquer que l'artiste, le sportif, l'inventeur, le poète ont travaillé pour développer leur "étincelle divine" (ce qu'on appelle le don) et la cultiver... Est-ce une raison suffisante pour négliger à ce point la beauté qui n'en est pas moins la preuve la plus évidente, la plus sacrée de divinité sur terre ?

Dans cette république cruellement sélective à l'égard de telles qualités innées (qui souvent sont parfaitement secondaires) et sottement égalitaire envers d'autres, combien de Vénus se retrouvent derrière des caisses de supermarchés à s'y ennuyer à longueur de journées au lieu de faire triompher leur droit naturel ? Combien de vivantes poupées aux visages de porcelaine se corrompent les traits dans des usines ? Combien d'idéales conceptions gâchent leur beauté à l'exposer crapuleusement à des automobilistes "dupontesques" derrière des caisses enregistreuses de pompistes ? Combien d'élégantes femmes se ternissent le teint prématurément, se gâtent mains et santé, sacrifient leurs grâces, perdent leur joie à manier des caisses de légumes pour le compte de patrons soixantenaires certes fortunés mais bedonnants ?

Sous couvert d'égalité la démocratie refuse de favoriser la beauté, traitant les belles femmes comme elle traite le reste du "bétail républicain" : avec les mêmes égards administratifs. A force d'acharnement dans l'égalité entre les citoyens la beauté passerait presque pour une tare... Alors que dans la société civile les belles femmes sont partout honorées. N'est-ce pas le monde à l'envers ? A quand la promotion officielle des laiderons ? Cette indifférence crasse de la part du système envers la beauté, moi je la trouve injuste, révoltante.

Et pour tout dire, vulgaire.

Heureusement la plupart des élues de la Grâce gagnent le statut privilégié qui leur est dû grâce à leur seule beauté, sans l'aide de la république.

Mais qui prendra soin des autres qui n'ont pas eu la chance d'avoir rencontré un esthète digne de leur éclat, assez fortuné et brillant pour leur épargner un sort commun ?

Laissées pour comptes de la république, méprisées par les légistes, mises au même rang que les vils laiderons, elles seront obligées d'imiter l'engeance travailleuse. Parfois pire : d'adopter ses moeurs. Or quel plus virulent poison pour la Beauté que son adhésion aux us du peuple ?

La république a toujours été plus prompte à récompenser les pédaleurs que les anges incarnés, c'est bien là son immense défaut...

J'aimerais que l'État pensionne à vie les femmes éligibles qui le souhaiteraient.

Certes on me répondra que la beauté est une chose toute subjective... C'est vrai, sauf que l'authentique beauté s'impose à tous et ne se discute pas.

Mais pour plus de sécurité des esthètes dûment "particulés" formeraient une commission chargée d'élire celles qui méritent de l'être. Ces beaux esprits seuls feraient autorité et leurs décisions seraient souveraines.

Ainsi une justice véritable régnerait dans cette république rageusement égalitaire qui paradoxalement érige des temples d'imbécillité à des guenons et ne prévoit aucun statut particulier pour ce qui la dépasse.