Les vacances, phénomène récent dans notre société industrialisée, est le signe le plus éloquent de la décadence des masses laborieuses.
Le repos traditionnel de la gueusaille, sain au départ (et même saint dirais-je), a été remplacé par sa migration obligatoire -et totalement abrutissante- vers les stations balnéaires, avec tout ce que cela suppose en termes d'agitations consuméristes, de centres d'intérêts futiles, onéreux, de comportements dangereux aux conséquences funestes (drames de la route, noyades, insolations, cancers de la peau, indigestions, moeurs alimentaires, sexuelles et culturelles déréglées, SIDA, prises d'alcool, etc.).
Autrefois le travailleur en repos, faute de finances à dilapider ou de tentations matérialistes, jardinait paisiblement, méditait, marchait, contemplait le ciel étoilé : il vivait au rythme virgilien des cloches de son village. S'il était en ville, il cherchait l'ivresse dans la frénésie collective des ragots. Et s'il partait à la mer, c'était une découverte. Un voyage. Une aventure. Un rêve.
Une quasi initiation.
De nos jours on ne vit plus le temps qui passe : on consomme du temps libre. On ne respire plus l'air des saisons : on paye pour jouir du soleil, de l'eau, du ciel bleu.
Aujourd'hui le travailleur en repos se dope au scooter des mers, s'éparpille entre sorbets industriels, frites pré-cuites et derniers films sortis dans les salles de cinéma, vit, dort, copule, boit, excrète, dégueule dans des campings, bêle avec ses congénères sur le sable brûlant tout en exposant publiquement sa nudité (qu'elle soit glorieuse ou avariée) au feu du ciel, lit des "romans d'été" ineptes devant la face de Râ, tue le temps (car le vacancier s'ennuie malgré tout) en visitant des potiers, des musées grotesques (musées des verres à bière, du cendrier, etc.), saute en parachute, à l'élastique, fait du vélo-cross autour du camping, bref il ne sait plus quoi inventer pour se distraire, remplir ses jours, "passer l'été".
Et comme si cela ne suffisait pas à son bonheur de caniche dégénéré, grâce à la parabole portative débitrice de bouquets de chaînes de télévision il peut meubler les heures creuses passées au camping à zapper.
Mais surtout, en toile de fond obsessionnelle, le vacancier s'ingénie à provoquer au maximum la pigmentation de sa peau que dévore année après année l'astre mortel... Revenir bronzé des vacances, tel est le leitmotiv de l'estivant. C'est la preuve par l'éphémère que ses vacances ont été réussies car les vacances c'est comme un examen à passer après une année de travail : il faut les "réussir". Le bronzage valide les efforts du touriste, justifie ses dépenses, donne même un sens à son année de labeur !
Le bronzage est le salaire de l'abruti.
Le comble : les vacances sont sources de fatigue, voire d'épuisement. Et au retour des vacances il faut encore se reposer des vacances !
Avec cet état d'esprit est apparue la culture de l'insignifiance : ne pas pouvoir se payer un séjour à la mer est considéré comme une injustice sociale. Certains en ont même honte car ils se croient pauvres.
Dans les pays industrialisés, pour toute une catégorie socio-culturelle le bain de mer et l'exposition aux rayons ardents du soleil entre juillet et août sont devenus la norme. Un "droit au bonheur" élémentaire fortement imposé par la pression sociale. Il existe même des associations charitables dont le but est d'envoyer des familles "indigentes" en vacances au bord de la mer...
Après avoir intégré la notion aliénante de travail obligatoire afin de plaire aux dieux républicains de son époque (dieux parfaitement démocratiques dans la gestion de l'imbécillité collective), le citoyen de nos latitudes a fini par se sentir obligé de croire aux vertus sanitaires et sociales du sel marin et de la brûlure solaire pour s'accomplir, pense-t-il.
Il serait temps de criminaliser la mentalité de ces bovins générant tant de fumée et de vent sous le soleil !
Le repos traditionnel de la gueusaille, sain au départ (et même saint dirais-je), a été remplacé par sa migration obligatoire -et totalement abrutissante- vers les stations balnéaires, avec tout ce que cela suppose en termes d'agitations consuméristes, de centres d'intérêts futiles, onéreux, de comportements dangereux aux conséquences funestes (drames de la route, noyades, insolations, cancers de la peau, indigestions, moeurs alimentaires, sexuelles et culturelles déréglées, SIDA, prises d'alcool, etc.).
Autrefois le travailleur en repos, faute de finances à dilapider ou de tentations matérialistes, jardinait paisiblement, méditait, marchait, contemplait le ciel étoilé : il vivait au rythme virgilien des cloches de son village. S'il était en ville, il cherchait l'ivresse dans la frénésie collective des ragots. Et s'il partait à la mer, c'était une découverte. Un voyage. Une aventure. Un rêve.
Une quasi initiation.
De nos jours on ne vit plus le temps qui passe : on consomme du temps libre. On ne respire plus l'air des saisons : on paye pour jouir du soleil, de l'eau, du ciel bleu.
Aujourd'hui le travailleur en repos se dope au scooter des mers, s'éparpille entre sorbets industriels, frites pré-cuites et derniers films sortis dans les salles de cinéma, vit, dort, copule, boit, excrète, dégueule dans des campings, bêle avec ses congénères sur le sable brûlant tout en exposant publiquement sa nudité (qu'elle soit glorieuse ou avariée) au feu du ciel, lit des "romans d'été" ineptes devant la face de Râ, tue le temps (car le vacancier s'ennuie malgré tout) en visitant des potiers, des musées grotesques (musées des verres à bière, du cendrier, etc.), saute en parachute, à l'élastique, fait du vélo-cross autour du camping, bref il ne sait plus quoi inventer pour se distraire, remplir ses jours, "passer l'été".
Et comme si cela ne suffisait pas à son bonheur de caniche dégénéré, grâce à la parabole portative débitrice de bouquets de chaînes de télévision il peut meubler les heures creuses passées au camping à zapper.
Mais surtout, en toile de fond obsessionnelle, le vacancier s'ingénie à provoquer au maximum la pigmentation de sa peau que dévore année après année l'astre mortel... Revenir bronzé des vacances, tel est le leitmotiv de l'estivant. C'est la preuve par l'éphémère que ses vacances ont été réussies car les vacances c'est comme un examen à passer après une année de travail : il faut les "réussir". Le bronzage valide les efforts du touriste, justifie ses dépenses, donne même un sens à son année de labeur !
Le bronzage est le salaire de l'abruti.
Le comble : les vacances sont sources de fatigue, voire d'épuisement. Et au retour des vacances il faut encore se reposer des vacances !
Avec cet état d'esprit est apparue la culture de l'insignifiance : ne pas pouvoir se payer un séjour à la mer est considéré comme une injustice sociale. Certains en ont même honte car ils se croient pauvres.
Dans les pays industrialisés, pour toute une catégorie socio-culturelle le bain de mer et l'exposition aux rayons ardents du soleil entre juillet et août sont devenus la norme. Un "droit au bonheur" élémentaire fortement imposé par la pression sociale. Il existe même des associations charitables dont le but est d'envoyer des familles "indigentes" en vacances au bord de la mer...
Après avoir intégré la notion aliénante de travail obligatoire afin de plaire aux dieux républicains de son époque (dieux parfaitement démocratiques dans la gestion de l'imbécillité collective), le citoyen de nos latitudes a fini par se sentir obligé de croire aux vertus sanitaires et sociales du sel marin et de la brûlure solaire pour s'accomplir, pense-t-il.
Il serait temps de criminaliser la mentalité de ces bovins générant tant de fumée et de vent sous le soleil !